08 Octobre 2011
Par Bellebene | les catégories : Afro Hair Academy, Hair Science Ce billet a suscité : 6 commentaires
Vous devez vous demander de quoi je veux parler avec ce titre plus qu'intriguant...
Mais vous connaissez certainement quelqu'un (peut-être vous même d'ailleurs), ayant subi ce choc? Vous savez...vous avez toujours eu de beaux cheveux quand vous viviez aux Antilles ou en Afrique, et quelques mois après votre arrivée en France, toutes vos longueurs et volume ont disparu comme peau de chagrin? C'est ce que j'appelle le syndrome de la Métropole. Quels éléments d'explications avec le portrait de Lydie...
Je vais vous raconter la petite histoire de Lydie. Lydie est née et a grandi en Guadeloupe. Elle a toujours arboré une chevelure naturelle longue, douce et crépue, sans problème majeur de casse ou autre. Elle va régulièrement chez sa coiffeuse, tous les 3-4 mois, pour changer de tête avec un lissage et faire quelques soins.
Pas de prise de tête, elle fait son shampoing deux fois par semaine. Sa maman lui a toujours graissé le cuir chevelu et les cheveux avec de la vaseline ou de l’huile de carapate et elle fait la même chose depuis. Ses cheveux se portent à merveille.
A 21 ans, Lydie vient faire sa licence à la fac de Lille. Avant son départ, elle décide de se défriser les cheveux, tout le monde le lui a conseillé, pour faire mieux ! A son arrivée, ses cheveux lui arrivent au milieu du dos, ils sont volumineux et brillants. Elle a emporté avec elle son huile de carapate mais s’est dit qu’arrivée à Lille, elle trouverait bien au supermarché un shampoing et une crème pour hydrater ses cheveux.
Au bout de 3 mois, Lydie ne comprend pas, au moment où elle fait son défrisage (toute seule), elle constate que ses cheveux sont en piteux état. Elle est obligée de descendre à Paris pour trouver un coiffeur et couper ses pointes qui sont dans un état catastrophique. Le défrisage d’après, 3 mois plus tard, ses cheveux lui arrivent aux épaules. Elle se voit dans le miroir et se demande pourquoi ses cheveux se portent aussi mal..
Lydie, n’est pas un cas à part. Comme beaucoup de femmes qui arrivent en métropole, Lydie a subi ce que j’appelle le syndrome de la métropole : une perte de volume, de longueur et d’épaisseur de la chevelure en moins d’un an. Nous en avons toutes connues, des cousines, des voisines, des copines qui venues des Antilles ou d’Afrique, perdent tous leurs cheveux en l’espace de quelques mois. Quelles sont les causes de ce syndrome ? Quelques éléments d'explication...
Vous quittez un climat tropical où vos cheveux trouvent dans l’air suffisamment d’eau pour être hydratés. Vous fabriquez naturellement le sébum nécessaire pour sceller l’hydratation le long de votre tige capillaire sans effort particulier (et oui, quand il fait chaud, on transpire). De plus, vous aviez la dose de soleil nécessaire pour fabriquer naturellement toutes les vitamines et minéraux nécessaires à votre organisme, en particulier la vitamine D.
Pour arriver dans un climat sec où le taux d’humidité atmosphérique est 2 à 4 fois inférieur à celui de votre pays.
Sans compter le fait que vos glandes sébacées fonctionnent au ralenti (est ce nécessaire de rappeler les différences de températures entre Lille et Point à Pitre, ou Kinshasa???). Par dessus tout, le soleil étant présent seulement quelques mois dans l’année, vous commencez à développer des carences en certaines vitamines et minéraux pourtant essentiels à votre santé générale et à celle de vos cheveux en particulier.
Ce changement climatique induit forcément que vos habitudes de soin, valables au pays, ne le sont plus du tout en métropole. Vous devez combattre le manque d’humidité dans l’air par une routine de soins insistant sur l’hydratation. Il devient nécessaire de trouver une source externe pour compenser le déficit de sébum. Enfin vous devez apporter vous même les vitamines que l’absence de soleil vous empêche de fabriquer par des compléments alimentaires. Par dessus tout, il devient primordial de prendre en compte le fait qu’un cheveu défrisé à des besoins particuliers en terme d’apports en protéines.
Le shampoing que vous utilisiez naguère, peut être une source de déshydratation une fois arrivée ici, en particulier s’il contient des détergents puissants comme le sulfate de sodium ou d’amonium.
La vaseline pouvait être un bon allié, mais devient votre pire ennemi ici. Véritable barrière occlusive, une fois appliquée, elle empêche tout agent hydratant de pénétrer à l’intérieur de la tige capillaire. Veillez donc à éviter les crèmes hydratantes qui contiennent de la vaseline dans les 5 premiers ingrédients.
Enfin, les masques hydratants et bains d’huile que vous réserviez au salon au pays vont devoir être réalisés plus fréquemment et à la maison avec des produits adaptés.
On l’oublie souvent, mais le stress est un des facteurs n°1 dans un changement brutal de l’état de vos cheveux. Et pourtant, on pouvait s’en douter. Quitter sa famille, ses repères pour arriver dans un pays peu connu, avec des tracasseries de logement aujourd’hui, bourse demain, notes le jour d’après...
C’est tout notre système qui en subie les conséquences et les cheveux ne font pas exception.
Autre facteur important, le changement de nos habitudes alimentaires est à prendre en compte. La qualité des aliments, en particulier des fruits et des légumes n'est plus comparable arrivée en Métropole. Comment comparer la mangue qui vient de tomber de l’arbre avec celle qui a été cueilli à peine mure et a passé les 7 derniers jours en chambre froide? Les qualités nutritionnelles sont incomparables.
On entame alors petit à petit une perte de vitamines, de minéraux, qui jouent sur notre santé en générale et celle de nos cheveux par voie de conséquence.
Le syndrome de la métropole est donc un fait bien réel qui peut être expliqué par les nombreux bouleversements climatiques, alimentaires et environnementaux qu'implique l'arrivée en France. Bien évidement, nous aurions pu y ajouter l'eau calcaire et bien d'autres facteurs d'explications, mais j'ai souhaité m'attarder sur les plus importants.
Malgré ce tableau, pas d'inquiétudes, sur le blog comme pendant nos Afro Hair Academies, vous trouverez au fur et à mesure les ressources pour remédier à ces petits soucis et vous adapter à ce nouvel environnement ! Les deux facteurs clés de succès : une hydratation optimale et des soins en profondeur. (la suite au prochain épisode)
Les commentaires :
Hello les belles,
Moi j'ai connu ce syndrôme avec tous les symptômes que tu as décrit. A 19 ans j'arrive métropole avec mes cheveux défrisés au niveau du bas des omoplates. ils sont brillants soyeux, j'ai ramené dans mes valises mes vaselines, shampoing, huile. Mais après quelques temps, stress, boulots, cours, et autres j'ai vu l'état de mes cheveux se dégrader, mourir à petit feu, le pire était au niveau des tempes. Après 3ans en métropole changement radical, je reviens au naturel, après un départ diicile, j'ai quand même tenu bon, changer mes habitudes (alimentaires surtout). Et là je vois mes cheveux revivre. Après un an les cheveux de derrière arrivent en bas de ma nuque, naissance du dos. on peut vaincre le syndrome de la métropole.
Meci pour ce post Clarisse, super bien écrit. ^^
Je connais ce symptome, mais versions Brésil - France!
Et c'est exactement ça! L'alimentation, le climat...
J'ai toujours vécu en France métropolitaine mais je reviens d'un séjour en guyanne et j'ai vu une grande différence au niveau des cheveux! Effectivement l'air est humide, il y a du soleil, les fruits et légumes sont délicieux et on en trouve facilement! Résultat : mes cheveux étaient biens et doux :-) d'ailleurs ça m'a fait plaisir la plupart des gens ont des cheveux naturels les bas, filles comme garçons! Je comprends que certaines filles soit désemparées quand elles arrivent en métropole avec tous ces changements mais maintenant grace a internet on peux trouver les informations :-)
Je vis toujours cette situation quand je reviens de mes vacances en Guadeloupe.Là bas mes cheveux poussent bien,en 2 mois j'arrive à observer une pousse notable de mes cheveux(pas de 15cm non plus lol mais on voit que ça à poussé)et ce,sans avoir à faire trop de soins.De retour en métropole je dois de nouveau avoir recours à tous les soins possibles pour conserver mes longueurs et faire gaffe aux produits que j'utilise.
Merci à toutes pour vos témoignages !
@Lyvia : merci pour le compliment, ca me touche. J'ai mis du temps à écrire ce post car il me tenait vraiment à coeur !
@ Oasis Urbaine : ca ne m'étonne pas ! Le brésil, mon rêve ! faut nous en parler sur le blog miss !
@Aubadya & Flo : ca ne m'étonne pas, j'ai subi les mêmes chocs deux étés de suite après des vacances en guadeloupe. Ce qui m'a le plus choqué c'est la vitesse de pousse là bas, j'ai pris 1.5 cm en même pas 3 semaines.
Je suis arrivée à la conclusion que notre peau et nos cheveux nous rappellent tous les jours qu'on est pas génétiquement programmés pour vivre ici.... no comment
J'ai connu ce symptome, mais j'ai de la chance mais cheveux ne sont pas trop abîmés quand je compare avec certaines.