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09 Août 2010
Par Yolanda L. | dans My Style | Aucun commentaire pour le moment
Quand Clarisse m’a proposée la rédaction de la rubrique Style de son blog, j’ai tout de suite sauté de joie devant l’honneur et la tâche exaltante qui m’attendait. La mode, j’adore ça ! Puis j’ai été soudain saisie d’effroi après quelques minutes de réflexion. De quoi allais-je bien pouvoir parler ? Quel sens donner à cette rubrique ? Quel but ? Voire quelle légitimité pouvait-elle bien avoir dans un blog destiné à la femme afro ?
Ceux qui me connaissent diront que je suis encore dans un délire philosophique, mais la question mérite d’être posée : existe-t-il un afro style vestimentaire ? S’habillerait-on différemment parce qu’on est noir ???? Etrangement (ou pas), je me suis posé instinctivement la question en anglais (devrais je dire américain) : is there a black style ? On devine rapidement pourquoi. Aux Etats-Unis, toute chose tend à avoir un sens black : on mange black, on sort dans des boites black, on écoute de la black music, on parle black… Pour nous, âmes françaises, la « black attitude » est moins saisissable, les choses semblent moins évidentes, moins conflictuelles… Il y a des raisons historiques à cela, mais mais mais, il ne faut pas me lancer là-dessus !
Alors quand est-il en France ? Aux premiers abords, il ne semble pas y avoir un black style. Tout le monde, black, blanc ou autre, s’habille dans les mêmes boutiques, portent plus ou moins les mêmes vêtements (sauf quelques spécimens très originaux qu’on croise à Châtelet…). Il n’y a pas une garde robe spécifique à la femme afro. Mais dois-je m’arrêter à ce constat ? Cette rubrique n’a-t-elle aucune légitimité ? Je ne crois pas.
Le but de cette rubrique n’est pas de créer un « style afro ». Celui-ci n’existe pas, et je ne veux pas le faire apparaitre. Cependant, cette rubrique a quelque chose à vous apporter, vous, femmes belles et ébènes. Car même si tout le monde s’habille dans les mêmes boutiques, il n’en existe pas un modèle dominant qui est très loin de la réalité de nos corps et même de canons de beauté. Car, on doit le reconnaitre, les podiums, les boutiques, habillent plus volontiers les Kate Moss que les Kerry Washington. Car c’est triste d’être émerveillé lorsque un magazine qui publie une tonne d’articles beauté par an a enfin accordé 3 lignes au maquillage « ethnique » (si on les suivait, on ne se maquillerait qu’avec du bleu électrique et du rouge à lèvres fushia).